L'archipel des îles Kerguelen, à 3400 km des côtes de l'île de La Réunion est le territoire français le plus au sud des Terres Australes. Le plateau océanique de Kerguelen est vaste et s'étend jusqu'aux îles australiennes Heard et McDonald. Exploité depuis la fin du XVIIIème siècle, c'est une zone riche de par sa localisation au niveau du Courant Circumpolaire Antarctique qui apporte une forte productivité primaire. Historiquement un haut lieu du commerce de fourrure de pinnipèdes jusqu'à décimer les colonies exploitées (notamment les otaries à fourrure, Arctocephalus gazella), Kerguelen a ensuite abrité une station baleinière franco-norvégienne et s'est reconverti dans la chasse à la baleine (Megaptera novaeangliae et Eubalaena australis) puis d'éléphants de mer (Mirounga leonina). Finalement, au milieu du XXème siècle, l'exploitation du poisson a commencée.
La ZEE des îles Kerguelen est la plus vaste des trois ZEE françaises du sud de l’océan Indien. La pêche, tout d’abord incontrôlée (la ZEE date de 1978) puis surveillée, a incontestablement modifié les équilibres entre les populations de poissons vivant dans les eaux marines de Kerguelen. Il a été nécessaire de fermer dans les années 1990 la plupart des pêcheries (colin de Kerguelen, colin austral, poisson des glaces) car les stocks avaient atteint un niveau de biomasse trop faible pour permettre un renouvellement satisfaisant des stocks exploités. Reste actuellement une seule pêcherie, celle de la légine australe qui, elle-même, est régulée par des mesures de conservations strictes.